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Alpes : la fonte des glaciers accélère, la mer monte

  • Photo du rédacteur: Arcs 1800
    Arcs 1800
  • 21 févr.
  • 3 min de lecture

La fonte des glaciers s'accélère depuis les années 2000, un phénomène plus marqué dans les Alpes


Le glacier du Rhône, dans les Alpes suisses, est particulièrement exposé à la fonte des glaces, phénomène accéléré depuis le début du millénaire.


Selon une étude publiée ce mercredi dans la revue Nature, la fonte des glaciers s'est accélérée partout dans le monde depuis le début des années 2000. En Europe occidentale, les glaciers des Alpes et des Pyrénées font partie des plus exposés au réchauffement climatique.


La fonte mondiale des glaciers s'est accélérée dans la dernière décennie, dévoile une étude inédite publiée ce mercredi 19 février dans la revue Nature. Selon ces recherches, le phénomène, qui provoque une élévation irréversible du niveau des mers, pourrait être plus rapide qu'attendu à l'avenir.


Les glaciers, qui constituent d'importants régulateurs climatiques et fournissent l'eau douce à des milliards de personnes, fondent rapidement à mesure que les températures mondiales augmentent sous l'effet de l'activité humaine.


Dans une évaluation inédite, une équipe internationale a constaté une forte augmentation de la fonte, avec environ 36 % de glace supplémentaire perdue entre 2012 et 2023 qu'entre 2000 et 2011. En moyenne, quelque 273 milliards de tonnes de glace sont perdues chaque année, l'équivalent de la consommation d'eau de la population mondiale pendant 30 ans.


Les Alpes particulièrement exposées

Les résultats sont "choquants" sans être, pour autant, surprenants vu le réchauffement climatique en cours, a déclaré Michael Zemp de l'Université de Zurich, coauteur de l'étude. Les glaciers du monde ont perdu environ 5 % de leur volume depuis le début du siècle, avec de grandes disparités régionales : de -2 % en Antarctique à -40 % dans les Alpes et les Pyrénées.


Les régions avec des glaciers plus petits les perdent à un rythme plus rapide, et beaucoup "ne survivront pas au siècle en cours", selon Michael Zemp. "Depuis l'an 2000, il y a eu une seule année où le bilan de masse des glaciers a été positif dans les Alpes, en 2001. Toutes les autres années, les glaciers n'ont fait que perdre de la masse", a indiqué sur franceinfo Fanny Brun, spécialiste de l'analyse des glaciers à l'IRD (Institut de recherche pour le développement).


Les scientifiques ont même été contraints de démonter leurs instruments de mesure sur le glacier de Sarenne, en Isère : "Ce glacier n'est plus mesuré parce qu'il n'existe plus", explique la glaciologue.


La mer monte

Selon Michael Zemp, qui dirige le WGMS (World glacier monitoring service - Service mondial de surveillance des glaciers), l'étude suggère que les glaciers diminuent à un rythme plus rapide qu'attendu dans le dernier rapport du Giec, les experts du climat mandaté par l'ONU. "Nous sommes donc confrontés à une élévation du niveau de la mer plus importante que prévu jusqu'à la fin du siècle", a-t-il déclaré à l'AFP.


La fonte affectera aussi l'approvisionnement en eau douce, en particulier en Asie centrale et dans les Andes centrales. Les glaciers sont le deuxième contributeur à la hausse du niveau des océans, après l'expansion de l'eau de mer sous l'effet du réchauffement.


Le niveau moyen des mers s'est élevé de 10 cm dans les trois dernières décennies, selon les observations satellitaires de la Nasa. Les près de deux centimètres d'élévation du niveau de la mer attribués à la fonte des glaciers depuis 2000 signifient que près de quatre millions de personnes supplémentaires sur les côtes du monde sont vulnérables aux inondations, ont calculé les scientifiques.


Menace sur les calottes glaciaires

Jusqu'à présent, les petits glaciers sont ceux qui contribuent le plus à ce phénomène, mais la menace pourrait changer d'ampleur à cause des colossales calottes glaciaires qui recouvrent l'Antarctique et le Groenland.


Sur ce point, l'étude est "préoccupante", a réagi Martin Siegert, professeur de l'université d'Exeter qui n'a pas participé à l'étude : "Les calottes glaciaires perdent aujourd'hui de la masse à un rythme croissant - six fois plus vite qu'il y a 30 ans, et si elles (fondent massivement), on ne parlera plus en centimètres mais en mètres" d'augmentation du niveau de la mer.


Au XXe siècle, les évaluations étaient fondées sur des mesures de terrain de quelque 500 glaciers. Aujourd'hui, satellites, caméras, radars et lasers fournissent des données plus complètes et précises, sur 275 000 glaciers. Sauvegarder les glaciers est une "stratégie de survie" essentielle pour la planète, a souligné l'ONU en janvier.

 
 
 

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