Bourg-Saint-Maurice dans les pas de Chamonix pour préserver les logements permanents
- Arcs 1800
- il y a 6 jours
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Après Chamonix, Bourg-Saint-Maurice restreint les locations touristiques courtes pour favoriser locaux et saisonniers
A Bourg-Saint-Maurice, il faudra demander une autorisation avant de pouvoir louer un meublé touristique à partir du 1er novembre prochain.
Le conseil municipal de Bourg-Saint-Maurice, en Tarentaise, a adopté ce jeudi une nouvelle réglementation pour encadrer la location de logements meublés de tourisme. À partir du 1er novembre prochain, les propriétaires devront obtenir une autorisation préalable temporaire.
Après Chamonix, qui s'attaque aux constructions de résidences secondaires, c'est au tour de Bourg-Saint-Maurice de prendre des mesures pour limiter les locations en Airbnb et réguler le marché de l'immobilier sur la commune, qui fait face à une pression croissante. Le conseil municipal a adopté ce jeudi une nouvelle réglementation sur les meublés touristiques, favorisant ainsi le logement des locaux et des saisonniers.
À partir du 1er novembre prochain, pour mettre en location un logement sur une courte durée, il faudra demander une autorisation préalable. La commune ne pourra en accorder qu'une par personne physique ou foyer fiscal, pour une durée de trois ans renouvelable. Environ 500 logements sont concernés, soit 15% des logements à l'année détournés, selon la mairie, à Bourg-Saint-Maurice et dans les villages alentours. La réglementation ne s'applique en revanche pas à la station des Arcs. Une telle mesure est permise par la nouvelle loi "Le Meur", votée en novembre dernier.
Permettre aux saisonniers de se loger
Les meublés loués à des saisonniers pendant la saison d'hiver sont exemptés de cette nouvelle réglementation, ils pourront continuer à être loués aux touristes le reste de l'année, sans autorisation préalable. Chaque année, 4.000 saisonniers arrivent sur la commune, selon la mairie, et il est presque impossible de les loger. La mesure est donc nécessaire pour leur faciliter la tâche, selon ce Syndic : "Le jour où plus personne ne va pouvoir se loger sur Bourg-Saint-Maurice, que nos commerces vont fermer - je prends un peu l'extrême - parce que plus personne ne va pouvoir venir travailler, forcément cela va nous impacter tous, et impacter notre économie. Personnellement, je trouve cela plus intelligent d'avoir une vision à long terme et de mettre en location son appartement en location longue durée, pour contribuer à l'économie locale, même si la rentabilité ne sera pas la même."
"Quand ça devient un business, ça nous pose des difficultés"
Cet autre agent immobilier et habitant de la commune alerte tout de même : si les restrictions sont trop importantes, les prix de l'immobilier risquent de s'effondrer. "Tous les gens qui auront acheté de la résidence secondaire et qui louent sur les périodes où ils ne sont pas là, vont revendre leur appartement pour acheter en station. Il ne faut pas qu'ils l'interdisent, mais qu'ils puissent le réguler."
Et c'est justement l'objectif du maire, Guillaume Desrues : "Que certains de nos concitoyens aient un petit meublé pour arrondir les fins de mois, il n'y a pas de problème. Par contre, quand ça devient un business à part entière, là ça nous pose beaucoup plus de difficulté. Je vois tous les jours des jeunes gens, et des moins jeunes, qui viennent me voir pour me dire 'est-ce que vous avez un logement, je viens de trouver un emploi, plutôt bien payé, mais je trouve pas de logement décent dans la vallée'. C'est ce rapport de force qu'on veut rééquilibrer." La mesure doit permettre également de réguler la construction des futurs logements.
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