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  • Photo du rédacteurArcs 1800

Isère : le plateau Matheysin accueille le train de La Mure depuis un siècle


De l'exploitation minière au tourisme : découvrez l'histoire de ce train rouge qui sillonne les Alpes depuis 136 ans


Ses wagons rouges sillonnent le plateau matheysin depuis plus d'un siècle. Monument du patrimoine de l'Isère, longtemps indispensable à l'activité minière, le train de La Mure est devenu une attraction touristique à succès depuis plus de 30 ans.


Première publication de l'article le 12/05/2024


Sur le plateau matheysin, en Isère, il est connu par tous les habitants mais aussi par les ferrovipathes du monde entier. Le train de La Mure a déjà séduit plusieurs dizaines de milliers de curieux, désireux de découvrir la richesse du patrimoine de la région de la Matheysine, dans le massif du Taillefer, au cœur des Alpes.


Sous leur couleur rouge, les wagons du petit train de la Mure renferment une histoire vieille de plus de 130 ans. Le moyen de transport a été inauguré le 24 juillet 1888 sur la section reliant Saint-Georges-de-Commiers à La Mure.


Un monument du patrimoine

A la fin du XIXe siècle, le petit train est utilisé pour les activités minières du plateau matheysin, notamment l'exploitation d'anthracite. A l'époque, "il y a 17 rotations de trains par jour. Sur les 17, il y en a 14 qui ne descendent que du charbon. Tout est fait pour pouvoir en descendre le plus possible", retrace Marc Guillot, président de l'association de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine mottois.


L'exploitation des gisements d'anthracite remonte au XVIIe siècle sur le plateau matheysin. Pendant plus de 300 ans, les gueules noires ont contribué au développement de la région. Un patrimoine et des souvenirs encore bien ancrés dans la mémoire des habitants. "Ces convois de trains, on les entendait. Ils faisaient partie de notre quotidien. Ils nous rassuraient", se souvient Marc Guillot.


"Une étape très importante de la traction électrique mondiale"

Le train était alors chargé de descendre des convois de 360 tonnes de minerai vers Grenoble grâce à une ligne vertigineuse construite sur une trentaine de kilomètres. Six grands viaducs et 18 tunnels permettent d'enjamber les vallons pour rejoindre la capitale des Alpes. Une prouesse technique pour l'époque.


"Le système d'électrification choisi en 1903 a fait du chemin de fer de La Mure, le premier chemin de fer au monde électrifié sous haute tension courant continu. C'est une étape très importante de la traction électrique mondiale", rappelle Eric Bettega, ingénieur et passionné d'histoire ferroviaire.


Au fil des années, l'activité minière décline et les mines de La Mure ferment définitivement dans les années 1990. En 1988, le petit train effectue les derniers convois d'anthracite du Dauphiné. Un an plus tard, le charbon a bel et bien disparu. Et des centaines de visiteurs prennent le relais dans les wagons rouges.


Un paysage unique

Le petit train devient une attraction touristique jusqu'en 2010. Mais à la suite d'un éboulement survenu au milieu du parcours, la locomotive doit stopper ses allers-retours avant de reprendre du service en 2021. Malgré plus de dix ans d'interruption, la magie opère toujours dans les wagons rouges. En août 2023, la locomotive a enregistré son 100 000e visiteur en seulement trois ans d'activité.


"C'est un héritage ! J'apprécie vraiment que les autorités aient fait l'effort de le préserver dans un aussi bon état. Et la vue est magnifique", s'émerveille un étudiant indien, enchanté par la première descente qui rejoint le belvédère.


Pendant près d'une heure, le petit train de La Mure transporte ses voyageurs dans un décor unique. A flanc de montagnes, au pied des Alpes, leurs yeux sont attirés par les lacs et les sommets. Un parcours également parsemé d'ouvrages majestueux, des viaducs et tunnels vieux de plusieurs siècles.


Circulant à une vitesse moyenne de 24 km/h, le petit train permet de contempler le paysage tout au long du voyage. Plus d'une centaine d'années après leurs premiers trajets sur rails, les locomotives restent les mêmes avec des équipements d'époque dans la cabine du conducteur.


C'est très archaïque comme système. […] On se croit dans l'ancien temps. On se fie à nos sens et on écoute la machine !

Cyril Aubry, conducteur du petit train


A l'atelier, elles sont bichonnées. Et les mécaniciens prennent plaisir à "découvrir le métier des anciens, leurs techniques et des savoir-faire qui sont d'un autre temps", glisse Franck Giraudias.


De mars à novembre, cette machine à remonter le temps propose un voyage au cœur des montagnes, dans un décor de verdure.

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